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Microbiote intestinal et santé mentale : comment notre flore influence nos émotions

Au fil de ma formation en conseil en produits naturels et nutrition-santé à l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales, une conviction que je portais déjà en moi s’est révélée avec encore plus de clarté : notre santé commence dans l’assiette

C’est quelque chose que j'avais déjà pressenti, guidée par ma pratique de la permaculture et mon souhait de parvenir à une certaine autonomie alimentaire. Cultiver mon potager, élever des poules et des cailles, faire de la cueillette, prendre le temps d'observer la nature et ses rythmes : autant de gestes simples qui m’ont amenée à repenser le lien intime entre notre alimentation, notre environnement et notre équilibre intérieur

En approfondissant mes connaissances, j’ai découvert à quel point ce que nous mangeons influence notre microbiote intestinal et comment celui-ci est directement impliqué dans notre santé mentale et émotionnelle. Cela conduit à changer notre regard sur la prévention, le soin et le bien-être global.  Et ce n’est pas une simple idée théorique, mais un champ de recherche scientifique en plein essor.

Un écosystème invisible qui influence nos émotions

Le microbiote intestinal, c’est l’ensemble des micro-organismes qui vivent dans notre intestin, environ 100 000 milliards de bactéries, levures et virus. Cet écosystème, unique à chacun, est essentiel à bien plus que la digestion : il intervient dans notre immunité, notre inflammation, et… notre cerveau.

Comment est-ce possible ? Parce que les bactéries intestinales produisent des substances qui communiquent avec notre système nerveux. Certaines fabriquent même des neurotransmetteurs :

  • La sérotonine, surnommée "hormone du bonheur", est produite à 90 % dans l’intestin ;
  • Le GABA, un messager chimique apaisant, est synthétisé par certaines souches probiotiques comme Lactobacillus rhamnosus ;
  • Des acides gras à chaînes courtes, comme le butyrate, modulent l’inflammation et favorisent la santé neuronale.

Un intestin équilibré, c’est donc bien souvent un esprit plus stable.

Le lien microbiote-cerveau : une VOIE biologique à double sens

La science parle aujourd’hui d’un axe intestin-cerveau, une véritable voie de communication entre ces deux organes, reposant sur :

  • Le nerf vague, principal canal direct entre intestin et cerveau, activé par certaines bactéries et impliqué dans la gestion du stress
  • Le système immunitaire, qui réagit aux signaux du microbiote. Une flore déséquilibrée peut favoriser une inflammation de bas grade, aux effets reconnus sur l’humeur et les troubles dépressifs
  • Le métabolisme du tryptophane, un acide aminé essentiel à la fabrication de sérotonine. Sous stress ou inflammation, il est détourné vers une voie produisant des molécules neurotoxiques 

Bref, ce n’est plus un simple ventre. C’est un organe qui pense, ressent, influence, en permanence.

Ce que dit la recherche

Nombre d’études montrent aujourd’hui l’impact du microbiote sur la santé mentale. Voici quelques références parmi les plus solides :

  • Une méta-analyse de 2019 (Kazemi et al.) a démontré que certains probiotiques, comme Lactobacillus helveticus ou Bifidobacterium longum, réduisent significativement les symptômes de dépression légère à modérée.
  • Des recherches IRM (Barrett et al., 2025) ont observé une meilleure connectivité neuronale chez des personnes présentant des niveaux élevés de butyrate
  • Une étude récente (Tang et al., 2024) montre que la supplémentation en Lactobacillus plantarum améliore la cognition et diminue l’anxiété.

Ces bactéries bénéfiques ont même reçu un nom : psychobiotiques, pour leur capacité à influencer nos émotions et notre comportement !

Que faire concrètement ? 

5 leviers pour soutenir votre microbiote (et votre esprit)

1. Soignez votre alimentation

Le microbiote se nourrit de ce que vous mangez. Pour favoriser les « bonnes bactéries » :

  • Augmentez les fibres prébiotiques (poireau, ail, oignon, topinambour, banane verte…) 
  • Consommez des aliments fermentés (kéfir, choucroute crue, miso, yaourt artisanal) 
  • Réduisez les produits ultra-transformés (plats industriels, édulcorants, additifs) 
  • Intégrez des oméga-3 (petits poissons gras, huile de lin, noix).

2. Bougez régulièrement

L’activité physique modérée augmente la diversité microbienne et réduit l’inflammation.

3. Dormez suffisamment

Le sommeil et le microbiote entretiennent une relation étroite. Un bon sommeil régule l’immunité et limite le stress oxydatif cérébral.

4. Prenez soin de votre stress

Le stress chronique nuit à la flore intestinale. Une approche que j’utilise personnellement et que je recommande est la sophrologie. Par la respiration, la relaxation et la visualisation, elle stimule le nerf vague, réduit la production de cortisol (hormone du stress) et favorise un climat propice à l’équilibre intestinal.

5. Considérez les probiotiques... mais intelligemment

Certaines souches probiotiques ciblées ont montré des effets sur l’humeur. Mais leur efficacité dépend de votre terrain, de vos besoins et de votre alimentation globale.

En conclusion

Redonner à l’alimentation sa juste place dans notre approche de la santé, c’est reconnecter le corps, l’esprit… et la nature. Comprendre le rôle du microbiote, c’est sortir d’une vision fragmentée de la santé mentale, pour revenir à une vision écologique et intégrative.

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Hélène Pangot - helene.pangot@gmail.com // 06 62 90 81 54

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